Ce proverbe est
d’origine latine ...
"pecunia non olet"
Il pourrait venir de l’attribution à l’empereur romain Vespasien d’un bon mot sur l’impôt de l’urine, par le notable et biographe romain Suétone ... 70/122 après JC ... dans sa "vie des douze Césars" (IIe siècle).
Vespasien a régné sur l’empire Romain de l’an 69 à 79.
Son règne est donc relativement court, mais cela ne l’a pas empêché d’inscrire son nom dans le vocabulaire courant…
Les vespasiennes,
ces urinoirs publics
pour hommes, sont ainsi
nommées en son honneur
Fin décembre 69 Vespasien est à la tête de Rome. Il parvient à remettre un peu d’ordre dans l’Empire et à restaurer le prestige impérial, tout en caressant les Sénateurs dans le sens du poil en les associant aux prises de décisions.
La principale difficulté à laquelle il doit faire face, ce sont les caisses de l’État qui sont vides… Selon Suétone, il lui manquerait pas moins de 4 milliards de sesterces pour faire fonctionner l’État !
Vespasien doit se montrer inventif pour renflouer les caisses… quitte à instaurer un impôts pour le moins… saugrenu !
Parmi eux, l’Histoire se souviendra surtout de ...
l'impôt sur l'urine !!!
Les gens avaient l’obligation d’acquitter cette taxe en urinant dans des lieux prévus à cet effet.
L’intérêt est double pour Vespasien : il fait rentrer de l’argent grâce à un impôt qui concerne tout le monde et il permet de constituer des stocks importants d’urine, utile pour traiter les tissus avant de les teindre.
Les teinturiers se frottent les mains !
La petite histoire des toilettes publiques ...
Vers 2.500 avant J.-C., les Grecs possédaient déjà des toilettes et des systèmes d’évacuation des eaux.
Environ 1.000 ans plus tard, les Romains construisirent la «Cloaca Maxima", l’immense égout de la Rome antique.
Ils disposaient en outre de latrines dont l’utilisation était toutefois réservée aux riches, qui s’y installaient convivialement à plusieurs et y discutaient de leurs petites affaires tout en faisant ce qu’ils avaient à faire.
La chute de l’Empire romain entraîna également la disparition de cette culture sanitaire précoce.
Dans l’Europe centrale du Moyen Âge, la puanteur était omniprésente, les toilettes se réduisaient à un seau qui une fois rempli, était évacué par la fenêtre directement dans le caniveau.
C’est ce qu’on appelle un pot de chambre.
Certains châteaux étaient tout de même en avance puisque des lieux d’aisance, des latrines, existaient et permettaient l’évacuation des déchets biologiques directement dans des fosses.
Le roi est le seul à recevoir sur sa «chaise d’affaires».
Si le «porte-chaise» a aussi la charge de lui présenter le «coton» pour essuyer, il peut arriver qu’il doive remplir son office jusqu’au bout.
Les hommes et les femmes s’isolent derrière un buisson à la campagne, ou dans une encoignure de rue, en ville.
Pour éviter de telles situations, les femmes de la bonne société ne sortent pas sans leur «pot de chambre». Ne portant pas dessous, il leur suffit de le glisser entre leurs jambes… dans leur carrosse ou à l’église ... avec les sermons interminables du prédicateur Louis Bourdaloue, le «pot de chambre» gagne même au sermon, le «boudaloue»
Comment faisait-on ses besoins à Paris au XVIIIe siècle ?
À Paris, comme dans toutes les grandes cités, "De par le Roi, il était interdit de satisfaire aux besoins naturels".
Aussi, vers 1770, le lieutenant général de la police, M. de Sartine, prit la décision de faire "disposer des barils d’aisance à tous les coins de rue" de Paris.
Mais ces barils d’aisance disposés sous une porte cochère où au fond des rues, n’offraient que peu d’intimité et sentaient extrêmement mauvais.
Un pissoir (vidéo clic) invention française, fournit un urinoir dans l’espace public avec une structure légère.
La disponibilité des pissoirs vise à réduire la miction sur les bâtiments, les trottoirs ou les rues.
Ils peuvent être autonomes et sans criblage, avec criblage partiel ou entièrement fermés.
En 1834, à Paris, le préfet de la Seine, le comte Claude-Philibert de Rambuteau fit installer quatre cent soixante-dix-huit édifices fermés sur les trottoirs de la ville, et profitant des travaux d’Haussmann, les relia aux égouts.
Dans les vespasiennes on s'y soulageait mais pas seulement !..
Les urinoirs publics, ont été, entre autres anecdotes, les premiers lieux de liberté pour les homosexuels.
Une exposition insolite accompagnée d'un beau livre, rend leur majesté à ces précieux édicules, surnommés "tasses" en argot parisien ou "pissotières" en langage courant, installés sur les trottoirs pour répondre aux besoins naturels des hommes.
Les vespasiennes ont disparu du paysage urbain dans les années 1980, vaincues par les sanisettes JCDecaux.
Depuis 2009, la Ville de Paris a remplacé ses 400 sanisettes par de nouveaux sanitaires modernes et gratuits.
en 1980 au revoir aux vespasiennes,
en 2020 au revoir les sanisettes ...
La Ville de Paris a lancé, mi-août, un appel à la concurrence visant à remplacer les 435 toilettes publiques aujourd’hui gérées par JCDecaux.
Un chantier titanesque qui devra commencer en 2024 de façon progressive afin de permettre une « continuité de service » et de ne pas priver de toilettes publiques, du jour au lendemain, les Parisiens. toilettespubliques.com a eu accès aux documents de l’appel à la concurrence.
La Mairie de Paris y détaille point par point ses futures toilettes.
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Mais, Mais ...
La dernière vespasienne de Paris,
vestige d’une autre époque trône fièrement
au milieu du
boulevard Arago.
Curieux, amoureux d’histoires ou simples badauds pressés flânent
devant l’édifice sans vraiment sourciller.
Pourtant, l’ancêtre des pissotières a de nombreuses histoires à raconter.
Petite pause « histoire » à lire au cabinet pour se la raconter au prochain dîner !
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